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Les effets de la méditation en classe pour les élèves dyslexiques

La pratique par les élèves de la méditation en classe fait actuellement l’objet de recherches scientifiques et pédagogiques permettant d’évaluer l’impact de cette pratique sur l’amélioration de l’état psychique et du bien-être individuel de chaque élève. 

La pratique de la méditation par les élèves permettrait-elle d’améliorer leurs capacités d’apprentissage et en particulier celles des enfants dyslexiques qui rencontrent plus de difficultés à l’école que les élèves neurotypiques ?

La méditation, qu'est-ce que c'est ?

la méditation en classe pour aider les élèves dys ou tdah

La méditation comprend toutes les pratiques qui visent à permettre à un élève dyslexique ou non d’atteindre un état psychique de calme, de pleine conscience, de contrôle de soi et de bonne concentration.

La pratique de la méditation consiste souvent à porter son attention sur un certain objet de pensée ou sur soi. Elle demande à concentrer son esprit sur un élément qui nous entoure afin d’atteindre un état de plénitude physique et psychologique.
La méditation de pleine conscience consiste quant à elle à être pleinement dans l’instant, conscient de ses pensées, de ses émotions, de ses sensations et de son environnement.

Une société oppressante pour les enfants différents et en particulier pour les élèves dyslexiques

Les enfants sont de plus en plus jeunes mis face à des responsabilités qui peuvent être oppressantes : résultats scolaires à améliorer sans cesse, métiers futurs à choisir précocement, en passant par des relations tendues avec leurs camarades de classe.

Tous ces éléments de tension font que certains élèves peuvent fréquemment être en proie à l’anxiété (émotion ressentie qui correspond à l’attente plus ou moins consciente d’un danger ou d’un problème à venir).

Les élèves dyslexiques ont aussi tendance à donner une importance disproportionnée à certains problèmes ou à certaines situations en classe. La tension liée à la gestion de ces événements est aggravée lorsque l’élève est considéré comme différent du reste du groupe, comme pour un élève dyslexique. En effet, un enfant porteur de troubles DYS sera souvent mal jugé par ses pairs et pourra faire l’objet de moqueries. Ce type d’événement (moqueries, harcèlement) peut avoir un effet dramatique sur la confiance qu’il s’accordera à lui-même et à celle qu’il accordera aux autres.

Les avantages de la méditation en classe pour les élèves dyslexiques

La méditation peut être l’une des méthodes pour apaiser les différentes agitations psychiques auxquelles sont sujets les enfants dyslexiques ou non.

Le programme Mindful Kids, mis à l’essai auprès de 199 enfants d’une école primaire aux Pays-Bas, montre une corrélation directe entre la participation de ces enfants à des exercices de pleine conscience et l’amélioration de leur bien-être. En effet, la méditation permet aux enfants de comprendre et d’observer comment fonctionne leur moteur mental, ce qui le caractérise, comment il réagit aux différentes agressions, etc. La connaissance de leur fonctionnement mental permet à ces enfants de mieux s’auto-contrôler.

En effet, nous savons que le vagabondage mental (fait de se déconcentrer d’un cours pour se plonger dans ses pensées) est l’une des causes principales du mauvais apprentissage scolaire des élèves. Cette conclusion sur les conséquences du vagabondage mental sur les apprentissages en classe est issue des études menées par Jonathan Schooler et Jonathan Smallwood, références dans ce domaine d’étude.

Voyons en quoi consiste exactement le vagabondage mental. Celui-ci débuterait toujours, ou tout du moins souvent, par une phrase initiale qui diffère selon les personnes, mais qui serait suivie par d’autres phrases et idées et ainsi de suite jusqu’à la fin du cours.

Ce phénomène de la phrase initiale est appelé Allumage. Or la méditation permettrait à l’élève d’identifier le point de divergence entre l’attention et le moment où les pensées parasites apparaissent. L’enfant serait alors en mesure de contrer au maximum ces pensées.et ainsi de rester concentré plus longtemps.

La méditation muscle le cerveau et le façonne

Le cerveau est capable de se refaçonner, ce phénomène se nomme la plasticité cérébrale, ce qui rend le cerveau adaptable à différentes situations.

La pratique régulière de la méditation renforcerait, selon plusieurs études, la plasticité des régions impliquées dans le contrôle des émotions et de l’attention. Or l’attention est une des facultés essentielles à l’apprentissage scolaire.

La méditation, quels effets sur la santé et l’apprentissage ?

La méditation semble allonger la durée de vie de nos cellules. En effet, une équipe de l’université de Californie a mis en évidence l’influence de la méditation sur la longévité des cellules.

Cette équipe a évalué sur une cohorte d’individus, l’effet sur la télomérase d’une retraite intensive de trois mois. La télomérase est une enzyme qui assure la maintenance des télomères (séquences d’ADN permettant de préserver le matériel génétique de la personne). En effet, plus la télomérase est active, plus la cellule se divisera de nombreuses fois avant que les télomères n’atteignent un stade de mort cellulaire.

 

Cette équipe a constaté que chez les personnes qui reprennent la méditation, l’activité de cette enzyme augmente d’environ 30 %. Ces personnes augmentent donc la durée de vie de leurs cellules en pratiquant la méditation.

 

Les chercheurs ont également démontré que chez ces personnes les télomères était plus longs que chez celles n’ayant pas médité, confirmant le lien entre accroissement de télomérase et préservation des télomères.

Enfin, les équipes de recherche de Kimberly Schonert-Reichl, ont comparé les résultats d’analyse de deux échantillons d’élèves canadiens de CM2, l’un suivant un programme de méditation et l’autre non. Les exercices de méditation ont porté leurs fruits car pour les élèves ayant suivi le programme de méditation,
l’agitation en classe a diminué, le bien-être des élèves s’est amélioré en même temps que leurs résultats en mathématiques.

Des compétences sociales accrues

Pour les enfants dyslexiques ou atteints de troubles DYS, la méditation est un excellent complément aux prises en charge classiques de la dyslexie en particulier à travers des séances d’orthopédagogie, d’orthophonie ou grâce à des cours particuliers avec des professeurs spécialisés en dyslexie. En effet, la méditation permet de développer des compétences psychosociales, comme la connaissance du soi, le partage, le calme, la réflexion, la gestion du stress et de l’anxiété.

Une étude réalisée sur des personnes souffrant d’anxiété généralisée a démontré que huit semaines de pratique de la méditation avaient permis de réduire significativement l’anxiété, comparativement à un groupe témoin.

La méditation serait efficace, selon les psychologues J. Illy et R. Poinsot pour réduire ou du moins apaiser le stress et l’anxiété, tout en améliorant les sentiments tels que l’empathie, le contrôle de soi et de ses émotions.

Le collectif de chercheurs Samantha Project 2013 affirment que la méditation de pleine conscience permet de réduire le niveau de cortisol, l’hormone du stress. Or, on sait que le stress est un inhibiteur de la concentration : plus un enfant est stressé , plus il a des difficultés à se concentrer. Les élèves dyslexiques, qui rencontrent plus de difficultés en classe que les élèves neurotypiques, sont plus stressés que les autres. Il est donc important de diminuer au maximum leur niveau de cortisol.

Conclusion sur les effets de la méditation en classe

La méditation de pleine conscience est donc un complément valable aux médicaments ou aux prises en charge classiques (orthophonie, orthopédagogie, remédiation cognitive, TCC, psychomotricité…) proposés aux enfants en difficultés scolaires. Néanmoins ces effets sur le long terme ne sont pas encore tout à fait établis.

En effet, les études actuelles n’ont pas été réalisées avec des échantillons de population assez grands pour que ces derniers soient représentatifs de la population française.

Les dangers de la méditation

La méditation peut aussi présenter des dangers en cas de mauvaise compréhension de la psyché d’un élève et de son état mental.

De ce fait, une mauvaise pratique de la méditation pourrait aggraver les difficultés chez un élève porteur d’un TDA/H (Trouble de l’Attention avec ou sans Hyperactivité) par exemple car ces élèves sont souvent assez instables émotionnellement et sont souvent moqués par les personnes les entourant.

 

En effet, si une personne a des fragilités psychologiques, les dangers de la méditation deviennent réels. Dans le cas où la personne n’a pas de repères fondateurs de sa vie, elle ne sait plus à quoi se raccrocher « intérieurement ». Or la phase de transition qui se produit lors d’une activité de méditation, étape basique dans ce type de pratique, peut être subie comme une forte absence de sens. La méditation peut donc amplifier certains troubles mentaux, troubles rencontrés par certains élèves porteurs de troubles Dys.

Il est donc nécessaire que le corps enseignant introduisant la méditation dans son cours soit expérimenté dans ce domaine en plus d’avoir des capacités pédagogiques.

 

Références / Sources

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