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La reconnaissance du métier d’orthopédagogue en France

Un métier émergent sans reconnaissance officielle

Le métier d’orthopédagogue en France se trouve actuellement dans une situation particulière : il n’existe pas de reconnaissance institutionnelle officielle de cette profession. Contrairement à d’autres pays comme le Québec, où l’orthopédagogie est reconnue depuis les années 1960, ou la Belgique, où les orthopédagogues cliniciens disposent d’un statut réglementé, la France ne dispose pas encore d’un cadre légal définissant cette profession.

L’orthopédagogue n’a pas encore de statut reconnu au sein des établissements publics de l’Éducation nationale. Cette absence de reconnaissance se traduit par plusieurs conséquences importantes : les professionnels ne peuvent pas bénéficier d’un cadre juridique défini, et les familles ne peuvent pas faire rembourser les consultations par la Sécurité sociale

Les défis de la professionnalisation

Aucune formation universitaire publique en France ne délivre un diplôme d’État d’orthopédagogue. Les professionnels souhaitant exercer sous cette appellation doivent se former par le biais de cursus privés, de formations en sciences de l’éducation ou via une expérience dans l’enseignement spécialisé. Cette situation contraste fortement avec d’autres pays où la formation est intégrée dans le système universitaire public.

Il n’existe pas de diplôme spécifique reconnu institutionnellement en France pour devenir orthopédagogue. Cependant, divers organismes proposent des parcours de formation dédiés à la profession, nécessitant généralement d’être titulaire d’un diplôme d’études universitaires dans le domaine de l’enseignement et des sciences de l’éducation.

Le rôle de l'Union des Orthopédagogues de France (UOF)

Face à cette absence de reconnaissance officielle, l’Union des Orthopédagogues de France, créée en 2015, joue un rôle central dans la structuration de la profession. L’UOF participe activement à la reconnaissance du métier et à la création d’un réel statut professionnel. L’association a établi une charte déontologique qui met en avant des valeurs fondamentales et des principes d’exercice professionnel.

Pour l’association UOF, la reconnaissance du métier passe aussi par la qualité des formations en orthopédagogie. L’association développe des partenariats avec des organismes de formation pour identifier des parcours professionnalisants de qualité, face à l’émergence de formations « tout azimut ».

Répartition et caractéristiques des professionnels

Selon les données de l’UOF, en mars 2021, on recensait 61 orthopédagogues membres de l’UOF, 100% de femmes, 60% en cabinet libéral et 40% en structures médico-sociales ou établissements scolaires. Actuellement, il y a environ 200 professionnels qui se présentent comme orthopédagogues en France.

Les enjeux financiers et de remboursement

Absence de prise en charge par la Sécurité sociale
Les séances d’orthopédagogie ne sont pas encore prises en charge par la Sécurité Sociale. Contrairement à l’orthophonie, les séances ne sont pas remboursées par la sécurité sociale car il s’agit d’une profession qui n’est pas de l’ordre de la santé mais de l’éducation.

Tarification et honoraires
Les honoraires ne sont pas encadrés par une réglementation officielle. Selon la charte déontologique des orthopédagogues UOF, « L’orthopédagogue doit proposer des honoraires justifiés par les circonstances et les coûts de réalisation des services professionnels rendus ».

Les tarifs observés varient généralement entre 45€ et 75€ pour une séance d’une heure, avec des bilans orthopédagogiques facturés entre 180€ et 200€. Certaines mutuelles peuvent prendre en charge le soutien à l’enseignement.

Défis et obstacles à la reconnaissance

Flou dans l’identification professionnelle
En l’absence de reconnaissance officielle, nombreux sont les enseignants, psychologues scolaires ou éducateurs spécialisés qui « font de l’orthopédagogie » sans pour autant revendiquer ce titre. Cette situation rend floue la distinction entre les pratiques orthopédagogiques et d’autres approches d’accompagnement.

Enjeux de formation et de qualité
Face à l’émergence de formations tout azimut, l’identification de parcours professionnalisants de qualité est un enjeu crucial pour permettre de faire connaître et reconnaître le métier d’orthopédagogue en France. Toutes les formations proposées, portées à notre connaissance, ne se valent pas.

Perspectives d'avenir

Initiatives de structuration
L’orthopédagogie s’inscrit dans les préoccupations actuelles de l’éducation. L’orthopédagogie s’inscrit pleinement dans les recommandations de la Stratégie nationale 2023-2027 pour les troubles du neurodéveloppement (TND), qui met l’accent sur des axes-clés tels que la prévention, la formation et l’adaptation des pratiques aux besoins des élèves.

Développement de la profession
Le métier d’orthopédagogue est en cours de reconnaissance en France. Il est essentiel de se tourner vers des orthopédagogues ayant eu une formation sérieuse auprès de centre de formation certifiants. L’Union des Orthopédagogues de France recense les membres ayant suivi et validé une telle formation.

Conclusion

La reconnaissance du métier d’orthopédagogue en France reste un enjeu majeur pour les années à venir. Bien que la profession soit encore émergente et non reconnue officiellement, les initiatives de structuration se multiplient. L’obtention d’une reconnaissance au RNCP, le développement de formations de qualité et l’action de l’UOF constituent des étapes importantes vers une professionnalisation complète. Le défi principal consiste à créer un modèle à la française de l’orthopédagogie, adapté au contexte institutionnel et culturel français, tout en s’inspirant des expériences réussies d’autres pays. La reconnaissance de cette profession pourrait répondre aux besoins croissants d’accompagnement des élèves en difficultés d’apprentissage dans un contexte d’éducation inclusive.
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